jeudi, 08 octobre 2020
Expulsions à grande échelle de l'Algérie vers le Niger continuent - proteste de la part de Human Rights Watch

Depuis septembre 2020, des milliers de réfugié-e-s et de migrant-e-s ont été arrêté-e-s et expulsé-e-s d'Algérie vers le Niger dans des conditions extra-légales et inhumaines.

 

 

Des gens arrivant à Assamaka le 8 Octobre 2020

après d'être expulsé-e-s de l'Algérie

©Alarme Phone Sahara Niger

Comme l'ont fait remarquer les Lanceurs d'Alerte d'Alarme Phone Sahara, un autre convoi d'expulsions non-officiel est arrivé à Assamaka, à la frontière entre l'Algérie et le Niger, le 8 octobre 2020. Ils ont rapporté qu'au total 678 personnes de différents pays africains - la plupart des hommes, mais aussi quatre femmes et trois garçons d'âge mineur - ont été expulsé-e-s à bord de ce convoi. Les plus grands groupes de nationalité parmi les victimes de ces expulsions étaient 236 personnes du Mali et 203 personnes de Guinée Conakry, mais il y avait aussi des ressortissant-e-s de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Bénin, du Cameroun, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Sierra Leone, de la Centrafrique, de la Gambie, du Liberia, de la Mauritanie, du Nigeria, du Congo, de la Guinée Bissau, du Soudan et du Niger.

Lors de ces "convois non officiels", les forces de sécurité algériennes d'habitude déposent les gens dans le désert, dans la zone frontalière située à 15 ou 20 kilomètres d'Assamaka, mettant leur vie en danger au cas de se perdre dans le désert.

 

Ces persécutions et expulsions à grande échelle de citoyen-ne-s des pays d'Afrique subsaharienne semblent être le résultat direct de la "réforme migratoire" et de la création d'une commission interministérielle pour lutter contre la "migration irrégulière", annoncée par le ministre algérien de l'intérieur Kamel Beldjoud lors d'une session plénière du parlement le 30 septembre.

 Bien que l'Algérie n'ait pas encore conclu d'accord officiel sur les migrations avec les pays de l'UE, il est très probable que sa politique d'expulsion impitoyable servira à l'état algérien lors des prochaines négociations avec les états européens sur les crédits et les coopérations économiques face à la profonde crise économique.

 

Il est important que l'organisation de défense des droits humains bien connue Human Rights Watch (HRW) condamne elle aussi les violations des droits des réfugié-e-s et des migrant-e-s commises par l'état algérien :

 

Lisez le rapport par Human Rights Watch (HRW)

 

Lisez l'article sur Aljazeera basé sur le rapport de HRW

 

Migrant-e-s de différente nationalités, faisant parti d'un group de 270 gens,

expulsé-e-s d'Algérie à Assamaka, Niger, le 30 Septembre 2020.
© 2020 IOM Niger